Les alliances Whisky et cigares – Private Whisky Society
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Le ‘Colosso’ fait partie des nouveautés ‘Horacio’, un cigare dégusté en juin en avant-première à Nyon ( chez Have a Smoke ) et une seconde aujourd’hui. Ce cigare composé essentiellement de tabac du Nicaragua, hormis sa cape provenant d’Equateur est un pure produit du de la région d’Esteli au nord de ce pays, un module que j’ai trouvé de suite séduisant dès le premier coup d’œil. Sa couleur uniforme maduro, finement nervurée offre un corps lourd et musclé, suivit d’une mise en nez plein de frugalité dont les effluves encenseurs et persistant, s’apparenteraient à celle émanant d’un menu chasseur dont les notes de café, sa sauce chocolat, son fond de gibier et de salaison vous rassasieraient la première bouchée, sans même devoir l’allumer ! A ce stade, je pourrai m’arrêter là, le ressortir plus tard et recommencer ces préliminaires avec autant de plaisir.
Dès sa mise à feu, pendant un laps de temps d’environ 5 minutes, je le trouve de suite rassasiant, roboratif, râpeux et légèrement poivré. Les saveurs terreuses (de terre brûlée) s’entrechoquent et débordent d’enthousiasme !
Dans un premier temps, je confirme ce ressenti, c’est-à-dire ce côté copieux et consistant. Celui-ci possède une bonne longueur d’une amplitude satisfaisante en bouche située sur la nef centrale et non sur le chœur (vous me suivez là ?). Gratifier d’un volume de fumée généreux, les saveurs affectives se corroborent sur des notes de tourbe, de café, de vieux cuir et d’un réglisse crémeux. Une harmonie torréfiée parfaitement installée sur cette première partie, me fait penser à certaine bière de type ‘stout’ comme celle d’une ‘Hercule’ brassé en Belgique, de bonne consistance celle-ci persiste vers une ardeur de malt torréfié.
Doucement les arômes s’arrondissent vers plus de crémeux et de suavité sur ce début de seconde partie. Pas trop d’évolution, mais peu importe, la musique reste endémique et fidèle à sa forme initiale réduite à un ‘Qualia’ nicaraguayen et ostentatoire de (terre, café, cuir et chocolat noir) et de manière très fugace, entre deux bouffées celle de l’amertume de l’écorce d’agrume cuit, sensation étrange surgissant de très, très loin…je passe ! Pour le moment, je le trouve plutôt équilibré et bien plus docile, moins intense qu’en début de fumage, ce qui apporte un certain repos gustatif après environ 50 minutes. Pour le reste, les sensations restent toujours bien localisées sur la nef centrale sur le haut de la voûte, telle une grappe de chauve-souris suspendue dans une grotte, mais rien d’irritant ou de lourd sur le chœur. La puissance ronronne comme un quatre cylindres en ligne, de manière linéaire mais efficace tout de même, ne vous attendez donc pas à des sursauts évolutifs à l’approche de la 3e partie.
Après 1h25, tout de même ! Je termine tranquillement cette dégustation vers un alourdissement légitime de ses saveurs, principalement conforme à des notes empyreumes de ‘réglissé’ et de torréfié. Un final pour ma part maîtrisé, un poil asséchant et plus frappé, mais sans l’apparition d’un dégoût d’âcreté.
En conclusion, le ‘Colosso’ est un module très nourrissant, confortable en bouche et très persistant qui s’adresse à des amateurs de ce terroir. D’emblée, il peut sembler écrasant dès son entrée, en effet ce n’est pas faux et je ne le conseillerai donc pas aux amateurs de l’Epicure n°2 par exemple. (module cubain d’Hoyo de Monterey). Pour la petite anecdote, 1 heure après cette dégustation j’ai eu la bonne idée d’allumer un petit corona Por Larranaga très appréciable le matin lorsque je promène le chien, malheureusement détestable et funeste après cet ‘Horacio’ !! Ma note de cœur 16/20 serait encore meilleure avec une bière rousse comme une Corsendonk de 8°, aux arômes de fruits et de caramel.